Le collectionneur
O ui, j’aime les voitures électriques, mais celles qui ont été conçues dans ce but. J’ai une Tesla model S P90D, une Baker Electric 1909 etune Detroit Elec- tric 1914 et ma femme une Fiat 500 électrique.
Par contre je n’ai jamais été fan de l’idée de prendre une voiture essence tout à fait correcte et de la transformer en électrique, parce que la promesse n’est jamais tenue. L’électricité, c’est comme le sexe: les gens semblent obligés de mentir à leur propos. La moindre moto électrique que j’ai conduite promet- tait 130 à 160 km d’autonomie, mais si vous la pilotez comme une moto normale, vous devrez marcher pour rentrer à la maison après 50 km.
La plupart des conversions amateurs ou semi-pro- fessionnelles de l’essence. Les voitures deviennent plus lourdes, la tenue de route et le freinage sont donc altérés. Le coffre est condamné et, bien sûr, l’autonomie baisse. Mais cela ne m’affectait pas car la plupart des voitures conver- ties sont des modèles qui ne m’intéressaient pas trop.
Je ne pensais jamais accepter les conversions de classiques à l’électrique. Comme la plu- part des passionnés de voi- tures, la seule chose que j’ai trouvée intéressante dans le
Mariage Princier fut la Type E électrique. Qu’en penser : une classique onéreuse ruinée ou une voi- ture rendue meilleure?
Pour répondre à cette question, j’ai consulté Mi- chael Bream, qui possède l’atelier EV West près de San Diego et qui a réalisé quelques conversions fas- cinantes comme des Porsche 911 électriques. Blas- phème? Attendez, comme Michael l’explique, les 911 sont chères mais pas rares, et ses conversions sont faites de façon à pouvoir revenir à l’état d’ori- gine, il ne coupe jamais rien de structurel.
J’ai trouvé sa Fiat 124 Spider électrique fascinante. Ce qui est inhabituel, c’est qu’elle a conservé sa boîte de vitesses d’origine. J’ai toujours entendu dire qu’il n’y a pas d’avantage à avoir pareille transmission sur un moteur électrique. La plupart d’entre eux offre leur couple maximal dès le démarrage, alors une boîte n’ajoute que du poids et une complexité inutile.
Il y a des années, j’ai conduit l’un des premiers pro- totypes Tesla, celui avec une boîte à 2 rapports. Le moteur électrique était si puissant que la transmis- sion a cassé. Alors un seul rapport fut jugé suffisant, même si ça limitait un peu la vitesse maxi.
L’avantage d’avoir une boîte de vitesses, c’est d’im- pliquer le conducteur. Même si je pouvais démarrer cette 124 Spider sur n’importe quel rapport, utiliser la boîte me donnait l’impression de faire corps avec la voiture. Le moteur électrique était bien plus puis- sant que le 4 cylindres thermique d’origine et il ne me manquait que le son de l’échappement. Je pense que les boîtes de vitesses sont la prochaine tendance des véhicules électriques. Le simple fait qu’elles soient utilisées en Formule E, alors qu’elles ne sont pas obligatoires le prouve. Tesla Roadster dessinée par Franz von Holzhausen, qui va de 0 à 100 en moins de 2’’ et qui a une vitesse de pointe de plus de 400 km/h, avec une autonomie de 1000 km. Je ne pourrai pas vous dire si elle avait une transmission ou pas, mais je peux vous dire que c’est le véhicule routier qui accélère le plus fort dans lequel je sois monté. Pas be- soin de launch control, il suf- fit d’appuyer sur la pédale et elle part.
Elle a à peu près la même taille qu’une 911, ce que je considère comme le gabarit parfait pour une voiture de sport. L’autre aspect fascinant est son aérodyna- mique. Puisqu’il n’y a pas de transmission tradition- nelle, les soubassements peuvent devenir un diffu- seur géant. Imaginez: pas de silencieux ou de longs tuyaux d’échappement sous la voiture pour casser le flux d’air. Combinez ça à un moteur qui ne demande absolument aucun entretien et est capable d’avaler 1,5 million de km, et vous obtenez la recette parfaite. Revenons à Michael Bream. Après avoir vu ses Por- sche, Volkswagen et Fiat converties et même une BMW qui a participé au Pike’s Peak, j’ai changé d’avis. J’avais des préjugés sur les véhicules convertis parce que je n’en avais pas vu d’aussi bien réalisés. Ces conversions sont plus rapides, se comportent mieux et, avec leur transmission d’origine, sont aussi amusantes à conduire que les voitures d’origine. Mais pour la Type E électrique… Cela va me prendre plus de temps.