Aston Martin Vantage V550

De passage chez Aston Martin Works, dans l’usine historique de la marque à Newport Pa- gnell, pour jeter un œil à la fa- brication des DB4 GT “Conti- nuation” après notre première visite (voir reportage dans Octane n° 36), j’en profite pour prendre le volant de deux Aston légendaires, les DB4 GT étant déjà toutes vendues, pas question d’em- prunter un exemplaire déjà assemblé pour une balade…

Dans le showroom Heritage Sales, entre une Vantage V550 Supercharged et une DB6 Vantage Bahama Yellow, une V8 Vantage rouge vif me fait de l’œil. Il s’agit de l’un des 121 exemplaires à avoir reçu le “X-pack”, un kit de prépara- tion initialement imaginé pour un client sud-africain qui se plaignait du manque de puis sance de sa Vantage à haute al- titude, faisant monter celle-ci à 432 ch. Elle se reconnaît à sa grosse bosse de capot qui cache 4 carburateurs Weber de 48 mm et ses jantes Ronal.

La voiture impressionne par son agressivité visuelle et ses dimen- sions généreuses. Même géné- rosité dans son habitacle au luxe comparable à celui d’une Rolls-Royce contemporaine: avalanche de bois et de cuirs les plus précieux, moquette épaisse, chromes en nombres: quel pa- lace! Le confort des épais fau- teuils est indescriptible et les coussins d’appuie-tête les rendent encore plus douillets. Devant moi, le volant Nardi en bois semble minuscule, le compteur de vitesse indique 200 mph (320 km/h) et l’im- mense capot est toisé par cette bosse qui lui donne un impro- bable air de muscle car. Au dé- marrage, le V8 5,3 l débordant de couple émet un grondement profond et la moindre pression sur l’accélérateur fait bouger toute la voiture. Intimidant.


Sur la route

La V8 Vantage est une brute, c’est la seule supercar anglaise de son époque, mais avec un gaba- rit sans commune mesure. La boîte à première décalée et au levier à grand débattement de- mande une sérieuse poigne pour verrouiller les rapports, les pé- dales sont dures, tout comme la direction, malgré son assistance. Le contraste entre les sensations de conduite, se rapprochant de celles d’une voiture de course, et la finition est saisissant.

Plus que les accélérations, ce sont les reprises sans efforts qui impressionnent, même en 5e, dans un bruit de bombar- dier en pleine charge. Après une brève phase d’apprentis- sage la V8 Vantage se montre relativement simple à conduire pour une supercar des an- nées 80, même si elle demande une concentration et un enga- gement permanents : elle est bien plus pointue que la plu- part des GT Aston.

C’est une voiture qui flatte tous les sens de son conducteur, que ce soit par son apparence, sa mé- canique ou ses finitions, et sa conduite est tout simplement passionnante. Quelle auto !

Fin de lignée

Aston martin db6 mark 2 volante y-a.d.

Aston Martin lance entre 1969 et 1970 une dernière série de la DB6, la Mark 2, équipée des roues, pneus et sièges de la nouvelle voiture, et qui ne se distingue visuellement des DB6 standard que par de très légères extensions de passages de roues. Il n’en sera produit que 38 exemplaires Volante cabriolets dont voici une très rare version à boîte manuelle.

Odeurs de cuir et d’huile chaude, plaisir de rouler cheveux aux vents: le meilleur de l’expérience de conduite d’une ancienne, magnifié par la surprenante facilité de conduite de cet exemplaire appartenant à la marque et dont l’entretien est, on l’imagine, irréprochable. Elle n’impressionne que le temps d’un instant, celui de comprendre qu’elle est bénigne. Tourner 30 minutes sur les routes de campagne près de l’ancienne usine est trop bref: cette voiture a été conçue pour descendre à fond de 5e vers la Côte d’Azur. Chiche ?

L’usine à voyager dans le temps



Sur la route 2

Aston martin db4 gt “continuation” y-a.d.

Penser à toutes les voitures qui ont été assemblées sur le site historique de Newport Pagnell donne un frisson d’émotion. Dans l’atelier de carrosserie on bascule dans le temps. Là, des morceaux de coques de vénérables DB jonchent le sol, pièces anciennes ou modernes refabriquées, et les artisans martèlent l’aluminium avec les méthodes d’antan. Il est fascinant de voir les formes d’une nouvelle DB4 GT naître dans pareille atmosphère, et la présence d’un châssis-cadre nu me fait comprendre le fonctionnement de la structure Superleggera.

Une demi-douzaine de nouvelles DB4 GT sont présentes sur le site, dont quelques-unes déjà assemblées. Leurs combinaisons de couleurs sont très variées, le classique British Racing Green semble minoritaire, ce qui permet de les identifier. J’ai hâte de les voir s’affronter sur circuit, ce sont des autos merveilleuses.

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