Ou quand un engin de la vieille école rencontre le luxe et la puissance par le bon vouloir de JLR Classic.
T ntrigué? Sûrement un petit peu, non? Tout comme un piment très épicé, certaines choses vous attirent inexorablement même si vous n’êtes pas certain de vraiment aimer le résultat. Cela semble être une notion assez folle mais le chant des sirènes existe vraiment pour certains modèles.
Le Defender Works V8 est un peu dans ce cas. Même si vous n’aimez pas les 4×4 ou que vous pensez qu’il est ridicule de débourser plus de 150 000 euros pour un véhicule basé sur un engin de ferme, vous éprouvez sans doute un désir lancinant de vous mettre à son volant, pour goûter. Au moins une fois.
Il faut toutefois rappeler que ce n’est pas un nouveau véhicule. Pas simplement conceptuellement mais aussi physiquement. Land Rover a en effet racheté des exemplaires de Defender avec un faible kilométrage afin de les convertir en Works V8 pour célébrer les 70 ans de la marque. 150 unités sont prévues au maximum. Vous pouvez choisir entre une version 90 ou 110 qui sera ensuite démontée et reconstruite dans les ateliers de JLR Classic. Le cœur de l’engin est le V8 5,0 litres Jaguar qui délivre ici 405 ch et 515 Nm de couple transitant via une boîte ZF automatique 8 rapports. Les ressorts, amortisseurs, barres antiroulis et plus important encore, les freins, ont tous été upgradés afin de donner au châssis une petite chance de résister. Vous reconnaîtrez un Works V8 à ses jantes 18 pouces (une première pour le Defender) et si vous regardez de plus près, à ses poignées de portes taillées dans de l’aluminium.
À l’intérieur, le luxe s’invite avec du cuir, des sièges baquets et une Radio DAB Classic conçue par la division Land Rover Classic qui comprend également un écran pour la navigation. Si vous vous retrouvez un jour derrière le volant d’un Works V8, je vous recommande de tester un départ arrêté. Ce n’est pas le genre d’action que je recommanderais pour toutes les autos mais je pense qu’ici, c’est le meilleur moyen de découvrir le caractère premier de l’engin. Le 0 à 100 km/h qui réclame 5’’8 peut sembler assez docile mais il en va dans la réalité tout autrement. La raison est que vous êtes assis très haut, sur le châssis plutôt qu’à l’intérieur et que lorsque la vitesse augmente vous vous sentez vite en situation précaire.
Il est aussi juste de dire que si le Works V8 peut rivaliser avec quelques compactes radicales sur un départ arrêté, lorsqu’un virage se présente ce n’est plus la même histoire et le Defender va irrémédiablement perdre du terrain. La direction pas très réactive et les pneus à flancs hauts génèrent du flou dans les changements de direction et le seul moyen d’améliorer la donne et découvrir ce dont est réellement capable cet engin c’est de… pousser encore plus fort en virage!
Oui, cela signifie qu’il vous faudra prendre sur vous pour supporter le roulis conséquent du Defender et faire confiance aux capacités des pneus.
Curieusement, le Works V8 débordant de puissance se révèle meilleur en balade. C’est durant ce genre de trajet quotidien que son grand raffinement sera le plus apprécié. Le fait que le V8 ne soit pas aussi bruyant que ce que l’on pouvait imaginer est finalement assez sensé car son principal attrait est de permettre au Defender de s’extraire avec vigueur de la circulation et de conserver une vitesse décente sur autoroute.
Oui, le Range Rover Autobiography à compresseur et l’AMG G63 sont moins chers et après avoir conduit le Defender Works V8, je pense qu’il reste un bon ton en dessous de ces deux-là. Il n’a toutefois rien d’insipide et le seul fait que ce genre d’engin existe suffit à mon bonheur.
Moteur |
V8 4 999 cm3 compresseur |
CO2 |
n/c |
Puissance |
405 ch à 6 000 tr/mn |
Couple |
515 Nm à 5 000 tr/mn |
0-100 km/h |
5’’8 |
V-Max |
170 km/h (limitée) |
Poids |
n/c |
Prix de base |
150 000 £ (à homologuer de façon isolée), 150 exemplaires maxi selon la demande |